Durant quelques mois, des femmes de Taverny ont participé à un atelier qui leur a permis d’exprimer ce qui les traversait en tant que mères de famille. Elles se sont retrouvées chaque samedi au Centre Culturel dans une salle avec une large baie vitrée donnant sur le bigarré d’un parc. Une salle où les attendaient des rames de papier, des stylos, des gommes et…une cafetière pleine.

En prenant en main un crayon elles prenaient aussi (enfin ?) la parole. Ça a gratté sec le papier ! Elles se sont livrées, beaucoup. Délivrées parfois.

Ça a gratté sec et fort, si bien qu’au fil du temps chacune, à travers les textes qui s’amoncelaient, a esquissé une sorte d’autoportrait, riche et contrasté.

Mais il s’agissait aussi de lâcher le crayon afin que les mots écrits prennent chair, saveur et éclat à travers leur propre corps, leur voix et leurs regards.

Un chœur de femmes se constituait ! Il nous fallait maintenant trouver sa manière de bouger et de se livrer, à ce chœur. Que chaque voix particulière surgisse d’un corps unique mais multiple. Que l’histoire intime s’inscrive dans l’histoire collective.

On allait voir ce qu’on allait voir !

Ça a duré quelques mois tout ça, le temps que les feuilles des arbres derrière la large baie vitrée flamboient puis se gèlent. Qu’un hiver surgisse avant que d’autres saisons ne nous saisissent pour un nouveau cycle. Un autre, encore un. La vie quoi !

 

Clémence Fitte.