Le Bataclan donc. Émotion.
On ne peut pas ne pas y penser.
Même si ça prend à la gorge, il faut bien y être et y revenir à la mémoire. Comme auprès d’un grand feu sacré. Ça purifie, ça réchauffe, ça régénère. Ça modifie les températures de l’esprit.

Feu, donc ! Ça commence avec Ginger, étrange chanson qui déroule un film presque flippant. Et ça continue ça ne s’arrêtera pas avant longtemps dans un son très très rock. Les musiciens sautent ils passent de leurs guitares à leurs claviers entourant le chanteur en costard, cerclant les tourments de son chant et le peu de ses mouvements. Il finira par tomber la veste et la cravate. La classe.

« On dirait que l’enfer entier est à nos trousses 
La lave s’avance, mais je crois en la chance de rejoindre la mer »

Il faut se pencher sur les textes de Feu! Chatterton, entendre cette langue fiévreuse, exigeante dans ce qu’elle raconte et ce qu’elle ne dit heureusement pas. C’est romantique, oui mais à la Rimbaud. D’ailleurs « Il faut choisir ! La vie est ailleurs » (« À l’aube ») scande Arthur, le chanteur qui s’appelle véritablement ainsi, et il fait bien de nous le rappeler, même si on sait nous alors que la vie est bien là. Ici au Bataclan.